La motricité libre

Lorsque petit N est né, nous n'avions pas pensé qu'avoir un enfant remettrait en question tout ce que nous pensions savoir de l'enfant, beaucoup de termes jusque là inconnus pour nous ont émergés au fil des échanges avec des mamans plus expérimentés et connus via des groupes facebook, parmi eux il y eut la motricité libre.

Alors qu'est ce que la motricité libre ? Emmi pickler (pédiatre des années 60) a définie : "La liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l'enfant, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit."

Et en pratique ? Et bien c'est simple ! L'adulte n'intervient pas dans les mouvements de l'enfant, on propose un environnement sécurisé, au sol, sur un tapis par exemple au début, avec quelques jeux autour (dont je vous parlerais bientôt) ou simplement une vue dégagée car rien n'est plus attrayant pour un bébé que de découvrir le quotidien !

L'apprentissage des étapes motrice précédent la marche sont nombreuses et essentiel pour un développement harmonieux et optimal de l'enfant tant sur un plan physique qu'émotionnel (même si ce n'est pas la dernière c'est celle qui reste assez attendu et angoissante pour certain(e)s parents/familles lorsqu'elle """tarde""" un peu à arriver (selon des fourchettes d'âge définit plus ou moins arbitrairement parfois)). L'enfant va par lui même trouver les positions qui lui permettrons d'accéder à la suivante, un peu comme un jeu vidéo, il va d'abord se tourner sur le ventre, ce qui est une amorce du ramping et du 4 pattes, nécessaire pour se mettre assis puis debout et ainsi de suite, le corps se muscle petit à petit.

Cela consiste à ne pas mettre l'enfant dans une position qu'il n'a pas acquis seul : par exemple assoir un bébé qui n'a pas appris à le faire seul peut le mettre ne situation d'échec et d'insécurité car il ne pourra pas s'extraire seul de la position s'il le désire au risque de tomber. Ou encore ne pas faire marcher un bébé par les mains, au delà du sentiment de l'enfant qui pense alors ne pas pouvoir faire seul et nécessiter une aide adulte, cela fausse son sens de l'équilibre et sera donc une difficulté supplémentaire lorsqu'il voudra le faire seul.

Un autre point clé qui chez nous a été primordial pour N. est la verbalisation : l'encourager, lui dire que nous avions confiance en lui et en sa capacité à apprendre, l'accompagner dans la frustration de na pas réussir à obtenir de son corps qu'il fasse ce que sa tête voulait et aussi lui dire à quel point il pouvait être fier de lui lorsqu'il parvenait à franchir une étape !

Pratiquer la motricité permet à l'enfant de se mouvoir seul, d'apprendre non pas simplement la finalité mais de lui permettre l'expérimentation et le cheminement, de respecter son rythme, il joui d'une certaine liberté et surtout, il ressent de la fierté et donc accroit son estime personnelle. Ce sont aussi souvent, comme l'avait noté Dr pickler, des enfants bien plus à l'aise, qui grimpe, escalade avec aisanc mais avec une meilleure notion du danger.

Alors certains pourront répondre à ça, "on m'a fait marcher, je ne suis pas mort", et bien la  réponse pour moi quand je sens une personne un peu obtus après tentative d'échange, est que j'ai l’ambition non pas de juste garder mes enfant en vie, mais aussi de les accompagner à être des enfants puis adulte épanouis et sur d'eux.

On peut parfois douter quand l'entourage, et même le personnel de santé (médical et paramédicale), nous dis que ce sont des concepts nouveaux en vogue et que rien ne vaut de mettre un enfant assis/debout, mais n'oublions pas que le principal est que c'est notre enfant, et même un enfant avec des difficultés et/ou un retard avéré peut être accompagné dans le respect de son corps. Et lorsque votre enfant, en qui vous avez eu confiance, vous lance un regard plein de fierté lors de ses premiers pas, là vous savez que vous avez fait le bon choix

Par chance, la psychomotricienne qui accompagne Nathan est une petite fée pour lui, elle l'a toujours aidé en le laissant libre de son corps, en lui proposant sans lui imposer, et c'est sans doute pour ça qu'à ce jour il y est attaché autant que nous.

Et si on a commencé en mettant son enfant assis me direz vous ? Et bien on retourne à ce qu'il sait faire et on l’accompagne dans sa frustration (qui sera surement présente parce qu'il devra trouver comment atteindre la position dans laquelle on le mettait). Il n'y a pas de parents parfaits, se remettre en question en permanence et échanger avec des parents nous ont permis de nous améliorer quand seuls, nous aurions surement suivi le schéma classique d'éducation.

Une petite ouverture pour la fin ? Pour facilité la liberté de mouvements, les bébés ont cependant besoin d'être à l'aise dans leur vêtements ... alors je vous réserve un petit article sur ce que nous utilisons pour habiller nos petits pandas.

Je vous mets le lien de l'illustratrice ayant fait ses affiches explicatives complètes que j'adore et dont je me suis servi dans cet article : https://bougribouillons.fr/motricite-libre/.